AMITIE FRANCO-ALLEMANDE 1961 - 2011 (partie4)

Publié le par l'équipe du journal

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Drapeau levé  par Udo Czauderna

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Témoignage de Udo Czauderna

 

Je vais vous expliquer pourquoi nous sommes venus en France en 1961 !

Nous, Gert, Margrit et moi Udo (ma femme est venue plus tard dans notre groupe) étions depuis plusieurs années membres d’un groupe de jeunes.

Nous ne sommes pas Bavarois mais originaires des Sudètes et de Silésie. Les habitants de ces régions ont été expulsés à la défaite allemande, ces régions sont devenues une partie de la Pologne et de la DDR (République Démocratique Allemande) pour la Silésie et une partie de la Tchécoslovaquie pour les Sudettes.

A l’école nous avons été sollicités pour contribuer financièrement à l’organisation de l’entretien des cimetières militaires allemands.

Nous sommes allés la première fois en 1960, 3 semaines en Italie et avons reconstruit un cimetière militaire à Cervia, une ville balnéaire au bord de l’Adriatique. Aujourd’hui, à la place, il y a un hôtel et une belle plage. Les tombes ont été transférées dans les Dolomites.

Nous savions que le prochain appel était d’aller en France, qu’il y avait un endroit appelé St Etienne à Arnes dont nous n’avions jamais entendu parler, nous savions seulement que c’était à proximité de Verdun et que c’était une nouvelle aventure.

Mon père a été blessé au cours de la bataille de Stalingrad, il a survécu à la guerre. C’était pour moi une des raisons de venir là, de m’engager.

Avec Gert et moi il y avait 3 autres garçons de Erding. Il y en a un qui aujourd’hui est professeur, un autre qui est parti à l’étranger pour s’occuper du développement et le troisième je ne l’ai plus jamais revu.

 

 

 

29Nous venions à St Etienne à Arnes avec la participation de toute la Bavière entière, nous étions le premier groupe à venir après la seconde guerre mondiale.

Mon frère qui a deux ans de plus que moi était dans le même camp.

Nous ne nous sommes jamais sentis rejetés à chaque fois que nous sommes venus, notre devise était la réconciliation par dessus les tombes 

 

 

Témoignage de Monsieur Wolfgang Elsner

 

J’ai terminé ma formation professionnelle en 1959, comme je n’avais pas de travail, je me suis engagé militaire pour quatre ans. J’habitais à Munich.

En étant militaire, j’ai vu une information qui proposait aux jeunes militaires d’aller en France pour trois semaines afin d’entretenir un cimetière de la première guerre mondiale.

J’ai eu envie de venir en France pour connaître les Français et voir par moi-même si ce qu’on disait d’eux était vrai.

Ces trois semaines m’ont permis de vivre une expérience très positive, j’ai participé au premier camp en juillet 1961 pendant trois semaines (une semaine prise sur mes congés et deux semaines sur mon travail) là nous étions avec des étudiants Allemands et quelques Français.

Nous étions les premiers militaires Allemands à avoir le droit de circuler en tenue militaire en dehors de la zone militaire. Nous étions chargés de la cuisine et des transports.

 

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J’ai appris plus tard que mon grand-père avait été blessé à Sainte Marie à Py et qu’il avait été soigné dans l’hôpital de St Etienne à Arnes chez Melles Henriette et Marie Louis.

En me promenant dans les rues du village, j’ai remarqué une belle jeune fille qui était Italienne, elle est devenue ma femme en 1963.

Je suis revenu en 1963 faire le camp de jeunesse pendant mes vacances, pendant ce temps j’ai appris à connaître ma future femme qui ne parlait pas un mot d’allemand et moi je ne parlais pas le français. Depuis ce temps nous avons fait des progrès dans les deux langues.

 A nous deux nous avons réconcilié trois pays : L’Italie, l’Allemagne et la France.

On parlait déjà de l’Europe politique mais là c’était l’Europe concrète.

Depuis je reviens souvent à St Etienne à Arnes avec mes enfants et petits enfants voir la grand-mère Lubiato.

 

Publié dans le petit journal 2009

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